Au XVII° siècle, le qualificatif "janséniste" désigne l'appartenance à un mouvement religieux autour de l'abbaye de Port-Royal et des disciples de l'abbé de Saint-Cyran. Les membres de ce mouvement se définissent eux-mêmes comme "augustiniens", par opposition aux jésuites qu'ils considèrent comme trop influencé par la théologie scolastique. Robert Arnaud écrira, dans ses mémoires : "Le jansénisme est un fantôme."
A la fin du règne de Louis XIII, les "jansénistes" sont accusés d'accorder foi à des propositions jugées hérétiques, extraites de l'Augustinus, ouvrage de l'évêque belge Cornelis Jansen qui présente une nouvelle lecture de la théologie de saint Augustin. On leur demande de réfuter publiquement ces propositions ; mais ils refusent, estimant qu'elles ne se trouvent pas telles quelles dans le livre de Jansen. Ce refus aboutira, au siècle suivant, à la destruction de l'abbaye de Port-Royal des Champs, sur l'ordre de Louis XIV.
Au XVIII°, on retient surtout des jansénistes leur attachement à la liberté de conscience. Le "parti janséniste" regroupe alors des parlementaires, et le jansénisme est le porte-drapeau de ceux qui résistent à l'absolutisme royal. Les "jansénistes" se démarquent de la Cour en adoptant un mode de vie austère, en référence aux choix que firent les premiers solitaires autour de l'abbaye de Port-Royal. Ce jansénisme politique est l'un des courants d'opposition qui aboutissent à la Révolution française.
Au XIX° siècle enfin, le jansénisme évoque surtout une vie sévère, marquée par la pénitence et un certain dolorisme.